Les plantes comestibles

L’ÉGLANTIER DANS LA PHARMACIE
PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES

Si l’on connaît de nombreux usages des feuilles, fruits, fleurs et galles du rosier sauvage dans la médecine ancienne et traditionnelle, il n’en est pas moins aujourd’hui à la lumière de la science ;
Actuellement, la médecine d’aujourd’hui reconnaît quatre propriétés essentielles peu mises à profit en France, le sont bien plus largement chez nos voisins européens (Allemagne, Hollande, Suisse, Suède) :
Action cicatrisante, régénérante
Action antiparasitaire
Action anti diarrhéique
Action stimulante
Action antioxydante
Si les 4 premières ont été largement exploitées par le passé, la cinquième fait suite à des découvertes très récentes sur les propriétés antioxydantes des végétaux (travaux sur les radicaux libres, le vieillissement, etc.)
L’essence de rose musquée, extraite des graines de baies de Rosa rubiginosa (églantier rouge) fait l’objet d’un véritable engouement, suite à des travaux contemporains qui mettent en lumière les propriétés de cicatrisant et de régénérant de la peau extraordinaires de ce produit

RÉCOLTE ET CONSERVATION

Les fleurs sont récoltées en juin, en boutons, elles sont mises à sécher en couches fines sur des claies à l’abri de la lumière dans un local ventilé. Elles sont conservées dans des sacs en papier à l’abri de l’humidité ;

Les fruits sont récoltés, à l’automne, traditionnellement après les premières gelées, qui vont les attendrir. Cette récolte tardive permet une meilleure maturation des fruits et une meilleure valorisation de leur potentiel médical.

Le séchage des cynorrhodons pour la conservation se fait à four très doux (35-40°) ou au soleil à la faveur d’un été indien prolongé, ou sur un radiateur si le temps se gâte. Conservez en sacs papier .

Les Bédégars sont récoltés à la même saison et se font sécher de la même façon que les cynorrhodons.


PROPRIÉTÉS DES CYNORRHODONS RECONNUES ACTUELLEMENT
( d’après leur composition chimique)

Antivirale – Anti-hépatotoxique – Immunostimulant – Veinotonique – Cholérétique
Anti-inflammatoire – Hémostatique – Hypoglycémiante – Hypocholestérolémiante
Protecteur gastrique – Antidiarrhéique – Antioxydant – Prévention des cancers
Cholagogue – Stimulant des contractions vésiculaires – Stimule le péristaltisme intestinal –

 
EN PRATIQUE

Action antiparasitaire : quelques centigrammes du fruit de Rosa canina enrobés dans du miel et pris à jeun agissent immédiatement contre les parasites de l’intestin grêle de l’homme.
Les enfants qui ont des vers intestinaux peuvent manger crus 5 ou 6 cynorrhodons entiers, les poils, enrobés de pulpe, sont alors parfaitement acceptés par l’organisme ; pour être efficace, l’opération doit être renouvelée quelques jours de suite.

Action anti-diarrhéique : une infusion de pétales de Roses est excellente contre la diarrhée, mais les préparations à base de fruits sont meilleures encore ; la décoction légère sera utilisée : 30 à 50 g de fruits secs par litre d’eau, mettre les baies coupées en morceaux dans l’eau froide, porter juste à ébullition et laisser infuser une nuit, filtrer, mieller si vous aimez.
Cette propriété est due à la présence de tanins et de pectine. La pulpe de cynorrhodon a également un effet adoucissant et cicatrisant sur la paroi du tube digestif et de l’estomac.




Action stimulante : l’effet tonique est particulièrement recherché pour augmenter les résistances de l’organisme face aux attaques infectieuses. La consommation de préparations à base de cynorrhodons est souveraine en la matière, attention toutefois de ne pas abuser de celles trop riches en sucre, dont on connaît les méfaits sur l’organisme ; utiliser la simple infusion de baies d’églantier qui est en fait une décoction légère ou concentrée (75 g de fruits secs par litre d’eau)

Action antioxydante : Le cynorrhodon a la capacité de neutraliser l’action destructrice des radicaux libres ; quatre de ses composants interviennent :

- le lycopène qui protège les cellules, augmente le nombre de leucocytes et diminue le risque de cancer, mais aussi celui d’infarctus du myocarde.
- Le b-carotène qui a la même action, mais en plus a la capacité d’empêcher l’oxydation des cellules et donc la formation de radicaux libres responsables de lésions de l’ADN
- La vitamine C qui joue un rôle protecteur ; elle diminue l’effet des radicaux libres, qui sans cette protection risquent de provoquer des cancers du tube digestif .
- L’a-tocophérol qui protège des déchets dus à l’altération d’acides gras insaturés.

Action cicatrisante, régénérante : l’essence ou Huile Essentielle de Rose musquée extraite des graines de baies de l’églantier rouge (Rosa rubiginosa)est dotée de propriétés régénérantes, mises à profit en cosmétologie, dermatologie, mais aussi
- soins post-opératoires, avec disparition quasi-complète des traces de cicatrisation,
- effet anti-rides spectaculaire sur des peaux prématurément ridées.
- Soins des brûlures, coups de soleil
- Tonification et hydratation cutanée
- Traitement des eczémas, psoriasis, couperose, acné
- Prévention et traitement des escarres
- Régénération des lésions causées par la cobalthérapie

L’huile d’églantier rouge ou huile de Rose musquée provient essentiellement du Chili ou de la cordillère des Andes ; elle est incorporée à de nombreux produits cosmétiques, on la trouve également pure en petits flacons chez les fournisseurs d’Huiles Essentielles.


Eglantier rouge (rosa rubiginosa) récolté dans les Andes

Comment a t-on découvert l’huile de Rose musquée ? Les Américains, gros consommateurs de ketchup, se sont mis à importer de façon massive dans les années 50 des tonnes de pulpe d’églantier qui venait épaissir leur sauce préférée…couleur rouge tomate parfaite, bon marché, riche en vitamine C. Petit problème, les Chiliens, principaux fournisseurs, se retrouvaient avec une montagne de graines de cynorrhodons dont ils ne savait que faire… Cherchant à valoriser ces déchets, les chercheurs de Santiago du Chili découvrirent en 70 que l’huile extraite des graines contenait des substances précieuses pour la peau et une teneur en acides gras essentiels tout à fait extraordinaire (80% et plus)

USAGES DIVERS D’EGLANTINE, PETITES RECETTES


Eau de Rose maison : Récoltez un petit bol de pétales de Roses sauvages parfumées (Rosa canina, Rosa rubiginosa), mettez les dans un bocal en verre de ½ litre ; versez dessus 250 ml d’eau distillée et un demi verre à vin d’alcool à 60°. Mélangez bien et ajoutez 10 gouttes d’huile essentielle de Rose, fermez hermétiquement et laissez macérer pendant 8 jours dans un lieu frais et sombre en retournant le bocal tous les jours. Filtrer dans un filtre papier et mettre en petits flacons teintés, hermétiques, conserver à l’abri de la lumière. Se conserve plusieurs mois.




 
- Pour arrêter un éternuement intempestif, respirez de l’eau de Rose vinaigrée
- Pour entretenir la beauté des ongles, frottez-les chaque jour avec un mélange de 30 g d’eau de Rose, 2 C à soupe d’huile d’amande douce et 2 g de teinture de Benjoin.
- Pour faire diminuer les rougeurs du visage, humidifiez les régulièrement avec un mélange fait de ½ l d’eau de Rose, le jus d’un citron et quelques gouttes d’huile essentielle de lavande

- Pour soulager les yeux enflammés par une journée d’écran… Mettez à infuser pendant 20 mn 20 g de pétales d’églantier dans 20 cl d’eau de source bouillie. Imbiber 2 cotons et appliquez sur les yeux.

- Le café de cynorrhodons : Pour lutter contre les inflammations des muqueuses de l’estomac, les Chiliens torréfient les graines de la baie de l’églantier, puis les broient et les préparent à la façon d’un café de malt.
- Le Bédégar, comme le fruit mûr, se fait sécher et infuser en décoction. I la les mêmes prescriptions que le cynorrhodon : anti-grippal, anti diarrhéique, tonique général.

- Le bourgeon d’églantine stimule nos défenses immunitaires et combat efficacement les inflammations chroniques, c’est leur remède par excellence chez l’enfant et l’adulte, surtout les allergiques qui ont les muqueuses souvent enflammées portes ouvertes aux infections de toute sorte.

- Anti-stress : Remplissez aux ¾ un bocal d’un demi litre de baies d’églantier, couvrez avec de l’eau de vie, ajoutez 50 gouttes d’huile essentielle de marjolaine. Laissez macérer 10 jours à l’abri de la lumière en remuant tous les jours. Prendre un verre à liqueur après le repas du soir.

ÉLIXIR D’ÉGLANTIER (WILD ROSE)

 
Selon le Docteur Bach, l’élixir d’églantier développe l’enthousiasme, apporte l’envie de s’impliquer activement dans la vie, aide à surmonter le manque d’intérêt, la résignation ou l’abandon. S’utilise dans les situations de passivité lorsqu’il n’y a pas d’espoir, lorsqu’on se sent à l’ombre de soi-même ;


BIBLIOGRAPHIE : De mémoire d' Églantine de Bernard Bertrand

LES ROSIERS SAUVAGES






 BOTANIQUE :

Le genre Rosa a donné son nom à la famille des Rosacées. Famille très riche du monde végétal, elle compte parmi ses membres des arbres précieux. Les principales espèces fruitières en font partie (pommier, poirier, cerisier, pêcher, cognassier, fraisier, etc.…) mais aussi des buissons tels que les ronces et des plantes herbacées telle la reine des prés, l’aigremoine, la pimprenelle, la potentille et plus de 2000 autres espèces.
Les caractéristiques communes aux membres de cette grande famille sont la présence de fleurs terminales solitaires ou en grappe, cymes ou panicule, ces fleurs sont souvent à

Cinq parties : 5 sépales, 5 pétales autour d’un réceptacle qui porte de très nombreuses étamines (30 à 40) et un nombre de carpelles tout à fait variable. Les fruits sont extrêmement hétérogènes : capsules, groupe d’akènes (aigremoine, cynorrhodon), drupe (cerises, prunelles) ou pommée (poire, pomme, corme)

Du point de vue du botaniste, il semble admis que l’églantier soit Rosa canina, mais de celui de l’ethnologue, les choses ne sont pas si simples… En langage populaire, les espèces du genre Rosa sont souvent confondues sous l’appellation familière d’églantier.


Quelques rosiers sauvages autres que Rosa canina présents dans la région :
- Rosa arvensis : Églantier rampant, Rosier des champs
- Rosa sempervirens : Églantier des haies, Rosier toujours vert
- Rosa pimpinellifolia : Églantier de porc, Rosier à feuille de pimprenelle
- Rosa pendulina : Rosier des Alpes, Rose sans épines
- Rosa gallica : Rosier de France,, Rose officinale, Rose de Provins
- Rosa micrantha : Églantier à odeur de pomme, Rosier à petites fleurs
- Rosa montana : Rosier des montagnes
- Rosa rubiginosa : Églantier rouge, Rosier rouillé, Rosier à odeur de pomme reinette


  ÉTYMOLOGIE:

Le mot Églantier ne signifie rien d’autre que couvert d’épines, chez nous les premiers remparts qui ont protégé les campements étaient des palissades plantées d’espèces épineuses.
Rosa canina veut dire Rose des chiens, canina inspiré du Grec kynos que l’on retrouve dans kynorrhodon qui donnera cynorrhodon.
L’attribution de ces noms associés au chien est due, selon Pline au fait que l’on soignait la rage (transmise par le chien) en faisant boire des potions à base de racines, fleurs, feuilles et galle d’églantier. Au XVIIe siècle toute personne mordue par un chien consommait une omelette de 600gr de racine d’églantier, la même chose soignait les morsures de vipère et de scorpion.



Le cynorrhodon, fruit de la rose sauvage est appelé « gratte-cul » en raison de son usage médicinal comme vermifuge. Cette propriété est due à la présence des célèbres « poils à gratter » contenus dans le fruit, censée provoquer après ingestion de terribles démangeaisons au niveau de l’anus ; En fait, ces démangeaisons seraient plutôt le fait des parasites que l’on tente d’éliminer !

SYMBOLIQUE :

Dans le midi de la France,, le mot « galentier »était utilisé. En enlevant la première voyelle on en a fait l’arbuste des galants. Il existe de nombreuses croyances et légendes qui parlent de la valeur sentimentale de la rose sauvage. Les fleurs de galentier offertes à une femme sont la plus belle des preuves d’amour
On trouve aussi « herbe à la vierge » : Rosa Maria : à Lourdes la vierge est apparue à Bernadette au milieu d’un églantier en fleur, une fleur posée sur chacun de ses pieds. Certains auteurs prétendent que l’églantier situé au-dessus de la grotte est en fleur quelle que soit la saison !

INSECTES :




Le rosier abrite un grand nombre d’insectes : coléoptères, papillons, pucerons, coccinelles, syrphes, cochenille du rosier, hyménoptères (guêpes, abeilles). Mais un équilibre naturel protège l’églantine, jamais une attaque parasitaire n’a remis en cause la survie d’une rose sauvage, alors que, dans nos jardins, la chose est courante. C’est là un bon argument pour l’introduction d’espèces botaniques rustiques dans nos jardins.
En général le petit peuple qui habite le rosier sauvage réunit l’insecte néfaste au végétal, le chasseur de ce gibier et les parasites du prédateur : superbe exemple de biocénose ! (association équilibrée de plusieurs espèces)

LES GALLES :

 

 

Une galle est une excroissance végétative provoquée par la présence d’un parasite, celui-ci profitant de la réaction de son hôte pour trouver le vivre et le couvert. Ces parasites sont dans la plupart des cas des insectes ou leurs larves, ils peuvent aussi être des vers.
Les galles sont fréquentes sur les rosiers sauvages.

Comment se forme une galle ? Un insecte adulte pond ses œufs sur la plante hôte. Les œufs sont fixés solidement sur l’épiderme de la plante. Dès lors la plante réagit par la formation de nouvelles cellules. L’œuf arrive à maturité et donne naissance à la larve. Pensant peut-être étouffer le parasite, les tissus végétaux prolifèrent jusqu’à envelopper complètement les larves. En fait le végétal ne pense à rien du tout ! C’est le parasite qui contrôle ! Les larves agissent directement sur les tissus de la plante pour les modifier et les organiser de façon à se mettre à l’abri des prédateurs et assurer leur subsistance ; les larves se nourrissent des jeunes cellules végétales qui tapissent leur cavité protectrice. Pour quitter son nid et poursuivre son développement, la larve devra creuser une galerie à travers la paroi très dure de la galle.


Le Cynipidés du genre diplolepis rosae, de l’ordre des Hyménoptères (guêpes et abeilles) est responsable des principales galles de l’églantier. Il produit les Bédégars ou Barbe de St Pierre qui ont l’aspect d’une chevelure ébouriffée. Cette chevelure est à l’origine de leur nom d’origine persane, Bédégar, qui veut dire littéralement : emporté par le vent. Les Bédégars se dessèchent sur la plante en hiver ; séchés et réduits en miettes, les Bédégars ont été utilisés comme tabac, on leur a aussi attribué des actions médicinales,
les considérant comme soporifiques.
Usages et savoirs populaires du Bédégar
Dans les églises italiennes, on se servait parfois de Bédégar comme d’un goupillon.
En France, on mettait de « la mousse d’églantier » dans les langes des bébés qui avaient des coliques.
Si vous trouvez une « pomme d’églantier », elle est soit un porte-bonheur, soit un talisman qui préserve du mal de dents pour les uns ; ou protège des hémorroïdes pour d’autres.

COMMENT BOUTURER UN ROSIER SAUVAGE?

 

Le bouturage d’hiver est le plus simple, peut se pratiquer dans les régions ou l’hiver est relativement doux et humide.
Prélevez entre novembre et décembre des tronçons de 20 cm de long sur les extrémités des rameaux de l’année. Préparez un petit silo en pleine terre, dans un lieu qui ne voit pas le soleil, remplissez le silo d’un mélange de terre légère et de sable fin. Disposez les boutures les unes a coté des autres sans qu’elles se touchent (2 à 3cm minimum), en les recouvrant du mélange sable terre légère. Vérifiez régulièrement l’humidité du silo. Repiquez les boutures qui doivent être racinées ,au printemps.

La multiplication peut se faire aussi par semis ou par la division de souches à la bêche entre octobre et janvier.

A planter sur un sol sain et bien drainé, l’églantier se fiche du PH, par contre il aime le soleil et l’espace, la lumière, les coteaux exposés au Sud.

 

LES CYNORRHODONS :

 

 

Les cynorrhodons ou gratte-culs, fruits de l’églantier, rouge orangé, souvent lisses et luisants, ovoïdes. Charnus, secs, jamais juteux, intérieur tapissé de poils fins, soyeux et brillants, contenant une trentaine de graines dures, (akènes) jaunâtres, recouvertes de poils irritants sont murs entre octobre et novembre.
Les cynorrhodons les plus riches en vitamine C sont produits par Rosa villosa, les plus charnus par des hybrides obtenus par croisement entre Rosa villosa et Rosa canina. Les analyses ont démontré une richesse supérieure (en vit.C et en HE) des baies d’églantier poussant en moyenne et haute montagne par rapport à ceux poussant à basse altitude.

FARCE :

Avec les poils qui entourent les graines du fruit, on fait du poil à gratter ; fourré dans le dos d’une personne, il provoque de vives démangeaisons.


En enlevant les disques calcinaux des cyno, on récupère facilement le poil à gratter


JEUX :

 

Avec des cynorrhodons et un lot d'épines bien boisées et variées, on peut réaliser des animaux de la ferme, un troupeau minuscule de baies d'églantier ou n'importe quel personnage sorti de l'imaginaire des enfants



BIJOUX :

L'églantine est pleine de ressources en matière de bijouterie ! Les filles ou les garçons qui souhaitent faire un cadeau peuvent confectionner un collier ou un bracelet avec les aiguillons forts et lignifiés encore verts, les uns piqués dans le" cul des autres.
Les boucles d'oreilles se font avec le gratte-cul non complètement fendu en deux dans le sens de la longueur, comme une pince.
Les colliers se font en enfilant les cynorrhodons sur un fil élastique solide avec une aiguille de matelassier. On peut alterner formes et couleurs différentes, mais aussi d'autres objets, voire quelques perles.
On peut travailler les cynorrhodons dès septembre jusqu'aux gelées.

DEVINETTES :

- Gros et rond et plein de mauvaises humeurs, qui suis-je ?
- Petite tête noire, blouse rouge, pierres au ventre, bâton au cul, qui suis-je?
- Les 5 frères Rosa sont nés le même jour ; deux sont imberbes, deux sont barbus, et le cinquième a une demi-barbe ; qui sont-ils ?

Pour connaître la réponse à la troisième question, observez les sépales d'une rose sauvage (églantine)


LA CUISINE DE L’ÉGLANTINE


LES JEUNES TIGES

Goûtez ce printemps les jeunes tiges tendres du rosier sauvage. Récoltez-les lorsqu'elles font un mètre maxi, il faut qu'elles se cassent facilement. Les aiguillons n'ont aucune rigidité et paraissent en caoutchouc.
Il suffit alors de les peler (enlever la première peau et les aiguillons) et de les croquer crues. Elles sont juteuses, sucrées, aucune âpreté ni amertume, un vrai régal!

LES ROSES CULTIVÉES

Pour une raison inconnue, on cuisine facilement les fruits des églantiers sauvages et les fleurs des roses cultivées.
Et bien, on a tort, on peut tout à fait utiliser les fruits des rosiers cultivés et les fleurs des rosiers sauvages dans la cuisine. En évitant les rosiers traités évidemment!!
Pour la cuisine aux fleurs, il faut rechercher des fleurs parfumées. Rosa canina, souvent légèrement parfumé, n'est pas le mieux placé des rosiers sauvages. L'églantier rouge, Rosa rubiginosa, le surpasse largement en ce domaine. L'odeur de pomme verte de ses feuilles est si prononcée qu'elle rappelle celle d'un parfum de synthèse, la nature s'amuse avec nos sens! Mais en règle générale, il faut se contenter de récolter, à l'instinct, les roses dont le parfum nous ravit!







VINAIGRE ROSA


Récoltez 100g de pétales de roses sauvages parfumées, mettez-les à macérer dans un litre de bon vinaigre de cidre, plus doux que celui de vin. Laissez macérer pendant dix jours au moins. Filtrez et mettez en bouteille.

Idéal pour les salades douces type mâche ou laitue, mais aussi pour parfumer une salade de fruits : une cuillère à soupe de vinaigre rosat + une cuillère à soupe de sucre pour 2 kgs de fruits.


CONFITURE DE PÉTALES D’ÉGLANTINE

Récoltez environ 500g de pétales d'églantine, séparez-les du calice et de leur pédicelle. Hachez-les au manoir manuel ou électrique. Préparez un sirop avec un litre d'eau et un kilo de sucre. Lorsque le sirop est prêt, ajoutez le jus d'un citron et de la pectine pour gélifier vos deux litres de sirop. Jetez aussi les pétales hachés et portez à ébullition. Laissez frémir à feu doux dix minutes et vérifiez le degré de cuisson. Mettez en pots hermétiques et stériles, retournez pour faire le vide.



LES BAIES OU CYNORRHODONS



Une fois récoltées, les baies d’églantier peuvent être séchées, congelées, ou mieux transformées aussitôt.
La récolte se fait, selon les espèces de septembre à décembre.
En cas de récolte précoce, le passage au congélateur remplacera l’action des premières gelées qui attendrissent le fruit.
La séparation de la pulpe des fruits, des graines et poils qu’ils contiennent est une réelle difficulté pour qui n’a pas la possibilité d’utiliser une centrifugeuse.
Il faut se contenter d’astuces : faire cuire les fruits, utiliser le moulin à légumes pour éliminer les graines, et passer la pulpe obtenue à travers une étamine fine pour éliminer les poils qui restent.
Si les cynorrhodons sont cuits avec très peu d’eau, le passage au moulin à légumes est particulièrement fastidieux et éprouvant. Le jus de cuisson permet, si il est abondant de fluidifier la préparation et de mieux faire passer la pulpe à travers la grille. Inconvénient, la pulpe est moins concentrée et, on peut le penser, la confiture est moins bonne !


PUREE DE CYNORRHODONS MULTI-USAGES


S’il ne fallait donner qu’une recette, ce serait celle-ci. C’est une recette de base, à partir de laquelle, on peut inventer toutes sortes de recettes, du ketchup à la confiture en passant par la pizza ! On peut conserver cette purée en petits pots de 250 g maximum congelés ou stérilisés.
Débarrassez les baies de leur pédoncule et des étamines sèches, couvrez les d’eau, ajoutez une pincée de sel et mettez à cuire à feu doux pendant 20 minutes environ. Passez au moulin à légumes, récupérer la pulpe et passez la au chinois. Vous obtenez une purée plus ou moins épaisse selon le volume d’eau utilisé et l’intensité de la cuisson ; si elle est trop liquide, mettez à réduire sur le feu , jusqu 'à obtenir la consistance d’une purée.


KETCHUP
Mélanger à part égale purée de cynorrhodons et coulis épais de tomate, saler, sucrer et épicer selon votre goût. Stériliser dans des petits pots et conserver au réfrigérateur après ouverture

PIZZA ROSA
Préparez un fond de tarte en pâte à pain. Étalez la et disposez dessus une couche de ½ cm de purée d’églantier (vous pouvez mélanger avec du coulis de tomates) et couvrez avec des légumes frais (tomates, poivrons, oignons) Ajoutez fromages et origan, cuire à feu doux.


PAIN DE CYNORRHODON
Préparez une pâte à pain selon vos habitudes, mais en remplaçant environ 20% de la farine par de la purée de cynorrhodons ajoutée au moment de pétrir. Ajoutez de la farine si besoin, jusqu'à que la pâte ne colle plus aux doigts. Mettez en moule, laissez lever avant d’enfourner à four chaud.

LA CRÈME A TARTINER

Mélangez au bain –marie 100 g de sucre et 150 g de purée de cynorrhodons et 120 g de beurre. En laissant sur le feu, incorporez un à un 3 jaunes d’œufs, travaillez jusqu'à que le mélange épaississe et laissez cuire doucement pendant 35 minutes. Versez dans un bol et conservez au réfrigérateur.
Cette délicieuse crème peut accompagner un quatre quart, une brioche ou se tartiner sur des crêpes, des tartines de pain de campagne.

LA CONFITURE DE « BRIN D’HERBE »

Récoltez 500 g de baies d’églantier ramollies par le gel. Ôtez les pédoncules et les restes d’étamines et de calices séchés. Mettez les fruits dans une casserole, recouvrez d’eau, portez à ébullition, puis baissez le feu et laissez cuire environ 20 m

Passez au moulin à légumes grille fine en ajoutant régulièrement du jus de cuisson pour faciliter l’opération. N’insistez pas trop sur les graines, réservez les de côté, par la suite vous les ferez sécher au four ou sur un radiateur pour en faire de la tisane !


Passez la purée obtenue à travers un chinois, un tamis ou une étamine pour enlever les poils et obtenir une purée fine et crémeuse.
Pesez et ajoutez 700 g de sucre par kilo de purée, faites cuire le tout 20 à 30 minutes en mélangeant régulièrement. Mettez en pots et fermez tout de suite.



 
COMPOTE ET CONFITURE DE PRUNELLES ET CYNORRHODONS

Mettez à éclater les baies à feu vif, avec autant de prunelles que de cynorrhodons, pendant environ 15 minutes. Passez au presse purée d’abord grille moyenne pour éliminer les noyaux de prunelles, puis grille fine pour éliminer les graines de cynorrhodons et enfin dans une étamine pour éliminer les poils (à gratter) . Ajoutez 100 g de sucre pour ¼ de litre de pulpe recueillie pour faire de la compote qui se conserve 3 ou 4 jours au frais ; ou ajoutez le double de sucre ( 800 g pour un litre), remettre à cuire 10 minutes et mettre en pots pour la confiture.

COMPOTE POUR REGIME SANS SUCRE

Faire une purée de cynorrhodons comme précédement, la rajouter à une compote de pommes coings en morceaux fondants, délicieux pour le goût, très bon pour la santé ! (je l’ai testée)


GRATIN DE CYNORRHODONS POUR LES GOURMANDS

Préparez 500 g de pommes coupées en petits dés et faites les caraméliser à la poêle avec une noix de beurre et une c.à soupe de sucre. Laissez prendre la couleur pendant quelques minutes en les cuisant à demi ; préparez 250 g de purée de cynorrhodons comme indiqué précédemment et ajoutez 50 g de sucre. Versez dans un plat à gratin en les alternant, couche de pomme et couche de purée d’églantier.
Préparez le Sabayon : au bain-marie, dans un grand bol, fouettez 4 jaunes d’œufs avec 30 g de sucre, jusqu'à ce que le mélange gonfle, puis sortez du feu et continuez à battre jusqu'à refroidissement. Ajoutez alors 20 cl de crème liquide en battant toujours régulièrement.
Versez sur le mélange de fruits déjà disposé dans le plat à gratin et mettez au four gril allumé de façon à dorer et à caraméliser le dessus pendant 15 à 20 minutes.
Servir encore tiède avec un peu de crème battue (parfumée à la fleur sèche de sureau ou à celle d’aspérule), ou servir bien frais.



APÉRITIF DE CYNORRHODONS

500 g de baies, 1 l d’eau, 300 g de sucre, 1/2 litres d’eau-de-vie ;
Récoltez les baies, apprêtez les, plongez les dans l’eau bouillante et laissez cuire à feu doux pendant 20 m. Laissez refroidir, puis exprimez le jus au mieux, mettez dans une bouteille, puis au réfrigérateur pour faciliter la décantation. 48 h plus tard,soutirez soigneusement le jus, remettez à feu doux, ajoutez le sucre, retirez du feu lorsque le sucre est fondu. Laissez refroidir et rajoutez l’eau-de-vie. Mettez en bouteilles, et laissez vieillir 4 ou 5 mois maximum.
Avec la pulpe qui reste, quand elle est séparée du jus, vous pouvez improviser une purée alcoolisée qui se conserve parfaitement au réfrigérateur. Elle fera une délicieuse crème à tartiner pour crêpes ou
autres gaufres maison aptes à réchauffer une longue soirée d’hiver !

Article rédigé par Hélène Pellecuer
Bibliographie : « De mémoire d’églantine « Bernard Bertrand
« Glaner dans le midi » Marilyne Mazzochi



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